L’insuffisance rénale 

Posted by

L’insuffisance rénale

L’insuffisance rénale est la réduction ou l’impossibilité que présente le rein, à assurer la filtration et l’élimination des  déchets du sang et contrôler l’équilibre du corps en eau et en sel minéraux. Elle peut être aiguë ou chronique. Cette pathologie touche près de 850 millions de personnes dans le monde

L’insuffisance rénale

Généralités sur l’insuffisance rénale

Historique de l’insuffisance rénale

Si les étiologies, les mécanismes physiopathologiques de production et les lésions anatomopathologiques, substrat de l’insuffisance rénale aiguë, se sont précisés peu à peu, dès la fin du XIXe siècle (Abercrombie, Delafield), seules les insuffisances rénales aiguës de cause obstructive ou excrétoire, pouvaient être éventuellement résolutives soit spontanément, soit à la suite d’un geste urologique. Le concept d’insuffisance rénale aiguë, due à des lésions tubulo-interstitielles, susceptibles de réversibilité si on pouvait passer un cap dangereux en suppléant temporairement les fonctions rénales défaillantes, ne s’est imposé qu’aux environs des années 1950 grâce aux méthodes d’épuration extra-rénale par hémodialyse réalisée par rein artificiel (après quelques tentatives obtenant des succès partiels : exsanguino-transfusion et surtout dialyse péritonéale). Le principe général de la dialyse séparant par un processus de diffusion au travers de membranes semi-perméables (collodion, puis cellophane) est connu depuis Graham mais son application à l’épuration de l’urée et autres substances toxiques en excès en particulier le potassium, est beaucoup plus tardive. H. Neckeles en 1923 utilise le procédé de Vivi-diffusion chez l’animal binéphrectomisé et Georg Haas l’emploie chez l’homme en 1928. Les premiers essais furent décevants et rendus difficiles en raison de la coagulation des circuits. Le remplacement du collodion par la cellophane puis de l’hirudine par l’héparine permit une nouvelle étape, celle-ci décisive. Les premiers reins artificiels furent construits par Alwall à Lund et Kolff à Kampel. Le pas décisif fut accompli par J.P. Merrill au Peter Bent Bringham Hôpital de Boston. En 1952 en France, les équipes de l’Hôtel-Dieu (Dérot-Legrain) et de Necker (Hamburger, Richet, Crosnier) furent pionnières en la matière, la seconde équipe utilisant un rein de Kolff-Merrill modifié de la maison Usifroid à partir de 1954. Le rein de ce modèle fut utilisé assez rapidement dans diverses villes de province : Lyon, Montpellier, Toulouse, Nancy, Bordeaux, Lille… Les difficultés techniques surmontées, on se rendit compte que l’on pouvait traiter et parfois guérir l’insuffisance rénale aiguë, ce fut la première suppléance d’organes, un chapitre nouveau et essentiel de thérapeutique néphrologique préfigurant les progrès ultérieurs dans le domaine de l’insuffisance rénale chronique et un des volets de la discipline nouvelle apparue également dans les années 1950, la réanimation médicale.

Épidémiologie

L’insuffisance rénale représente un véritable problème mondial de santé publique. En  2015, plus de 353 millions de personnes soit 5% de la population mondiale souffrent d’insuffisance rénale chronique. Aux Etats unis, la prévalence estimée est de 13% et concerne près de 20 millions d’américains. L’insuffisance rénale aigue est un problème rencontre chez les patients hospitalises avec une incidence de 15%. Cela s’explique par le vieillissement de la population mais aussi par l’utilisation accru de médicaments néphrotiques. En France plus de trois, millions de personnes seraient concernées par la, maladie rénale chronique défini en 5 stades. Il existe un risque compétitif élevé de décès, particulièrement chez les personnes âgées. En 2014, le taux brut moyen d’incidence était de 163 par million d’habitants. L’incidence moyenne de l’insuffisance rénale chronique traites masque les variations régionales importante de 1 a plu de 2 entre l’hexagone et l’outre-mer et de 1 à 2 à l’intérieur de l’hexagone qui s’explique par les variations de la prévalence du diabète de la population. Concernant la prévalence, près de 44500 personnes sont dialyse et 35000 porteuses d’un greffon rénal. La prévalence des dialyses augmente de 2% par an, celle des transplantes de3%.

Rappel anatomique

Le rein

Les reins, au nombre de deux, sont situés dans la partie arrière de l’abdomen au niveau des deux dernières côtes, de chaque côté de la colonne vertébrale. Le rein droit, situé sous le foie, est un peu plus bas que le gauche, qui se situe sous la rate. Chaque rein, en forme de haricot, mesure en moyenne 12 cm de longueur, 6 cm de largeur et 3 cm d’épaisseur. Ils sont surmontés d’une glande surrénale, organe appartenant au système endocrinien et non impliqué dans la fonction urinaire. Ils sont chacun entourés d’une enveloppe externe de protection, la capsule fibreuse. L’intérieure des reins se divise en trois parties (de l’extérieur à l’intérieur)

Le cortex, la partie la plus externe. De couleur pâle et d’environ 1 cm d’épaisseur, il recouvre La médullaire. Il correspond au reste du parenchyme rénal situé en périphérie et entre Les pyramides de Malpighi (colonnes de Bertin). c’est    la zone de filtration glomérulaire .

La médullaire, au centre, est de couleur brun rouge, située profondément est constituée par les pyramides de Malpighi dont le nombre est variable (entre 8 et 18). Chacune d’elles présente un sommet criblé par les orifices des canaux papillaires faisant saillie dans la cavité du calice correspondant et une base, hérissée de nombreuses petites pyramides effilées pointant vers la convexité du rein nommées pyramides de Ferrein. Elle renferme des millions d’unités de filtrations, les néphrons. Ces structures sont dotées d’un glomérule, petite sphère où s’effectue la filtration du sang et l’élaboration de l’urine. Ils sont également constitués De tubules directement impliqués dans la modification de la composition de l’urine . C’est à ce niveau que s’effectue la jonction entre le parenchyme rénal et les calices qui se réunissent pour former le bassinet et la médullaire.

Les calices et le bassinet sont des cavités collectrices d’urine. Les calices reçoivent L’urine depuis les néphrons qui est ensuite déversée dans le bassinet. L’urine s’écoule ensuite par les uretères jusqu’à la vessie, où elle sera stockée avant d’être évacuée.Le bord interne des reins est marqué par une découpure, le hile rénal où aboutissent Les vaisseaux sanguins et nerfs rénaux ainsi que les uretères. Le sang « usagé » arrive aux reins par l’artère rénale, qui est une ramification de l’aorte abdominale. Cette artère rénale se divise ensuite à l’intérieur du rein. Le sang qui en ressort est acheminé à la veine cave inférieure Par la veine rénale. Les reins reçoivent 1,2 litre de sang par minute, ce qui représente environ un quart du volume sanguin total. En cas de pathologies, un seul rein peut remplir les fonctions Rénales

Le rein
Le rein
Schéma annoté du rein
Schéma annoté du rein

Le néphron

Le néphron est l’unité structurale et fonctionnelle du rein. Il permet la formation d’urine. Un néphron est constitué d’un glomérule et d’un tube rénal. Un rein humain adulte en compte environ 1 million. Le nombre de néphrons, fixé à la naissance, est d’une grande variabilité. Il dépend de multiples facteurs dont l’âge gestationnel, le retard de croissance intra-utérin, L’état nutritionnel maternel. Cette unité fonctionnelle issue de blastème métanéphrogène se raccorde Au système des tubes collecteurs de Bellini d’origine embryologique différente (bourgeon urétéral Issu du canal de Wolff). Les diverses portions du néphron sont environnées par un tissu Conjonctivo-vasculaire contenant de nombreux vaisseaux sanguins, quelques lymphatiques et les nerfs végétatifs à destinée vasomotrice. Les glomérules, les tubes contournés proximaux et distaux sont situés dans les anses de Henlé et les tubes collecteurs.  Les  anses de Henlé et les tubes collecteurs sont situés dans la médullaire.

schéma annoté  d’un  néphron .
schéma annoté  d’un  néphron .

Glomérule :

 Le floculus est une pelote capillaire issue de l’artériole afférente. Il permet La filtration du sang et la formation de l’urine primitive. Il est entouré par la capsule de Bowman, sac borgne formé de deux feuillets de cellules. La capsule recueille l’urine primitive et débouche dans le tubule contourné proximal. Les podocytes sont les cellules qui forment le feuillet interne de la capsule de Bowman. Elles entourent les cellules des capillaires Glomérulaires, notamment grâce à des prolongements cytoplasmiques ou pieds. Le réseau dense formé par ces prolongements représente une structure importante du filtre glomérulaire. Enfin, le mésangium, est un tissu interstitiel de soutien entourant les capillaires glomérulaires. Il est composé de cellules dites mésangiales et d’une matrice intercellulaire. Les cellules mésangiales sont des cellules de type musculaire lisse. Elles ont des propriétés contractiles, Macrophagiques et peuvent synthétiser de la matrice extracellulaire. En se contractant, Les cellules mésangiales contrôlent le flux sanguin dans les capillaires et influencent ainsi la filtration glomérulaire.

Tubules rénaux : Le tubule rénal, qui fait suite aux glomérules, est constitué de quatre parties : le tube contourné proximal, l’anse de Henlé, le tube contourné distal, le tube collecteur

Fonctions du rein

Le rein assure plusieurs fonctions essentielles pour l’organisme. Il va d’une part épurer l’organisme de ses déchets métaboliques endogènes (l’urée, l’acide urique, la créatinine) Ou exogènes (médicaments, drogues, substances toxiques). D’autre part, il joue un rôle crucial Dans le maintien de l’équilibre homéostatique de l’eau et de nombreux ions et solutés (sodium, potassium, calcium, phosphore et protons), ce qui permet entre autres de contrôler Le pH et la pression sanguine. Enfin, le rein exerce un certain nombre de fonctions endocrines.

  • Fonction exocrine
  • Formation de l’urine
  • Filtration glomérulaire

La fonction du glomérule est de filtrer le sang des capillaires glomérulaires et de former L’urine primitive. Cette filtration, passive, est due au gradient de pression qui existe entre la pression Artérielle de l’artériole afférente et la pression, plus basse, du glomérule lui-même. Elle se fait Librement pour les molécules de petit poids moléculaire, comme l’eau, les électrolytes et les petits Peptides. À l’inverse, le filtre glomérulaire empêche le passage des particules de plus de 70kDa. Il est ainsi, en conditions physiologiques, totalement imperméables aux protéines, en particulier L’albumine. En conséquence, la présence de protéines et d’albumine dans les urines est un signe Majeur de dysfonction glomérulaire. Chez l’adulte, environ 180 litres de sang sont filtrés chaque Jour, mais l’urine primitive est par la suite réabsorbée à 99% dans les tubules, menant à une Production finale d’urine d’environ 1,5 litres par jour (Sherwood L., 2019) .L’évaluation du débit de filtration glomérulaire (DFG) doit être faite par une des formules D’estimation (Cockcroft, MDRD, Schwartz chez l’enfant). Le DFG peut être estimé par la mesure De la Créatininémie. C’est un marqueur facile de réalisation, mais c’est aussi un marqueur imparfait Du DFG. Elle garde cependant une valeur d’alerte. Le DFG peut être estimé par la mesure de la clairance de créatinine selon la formule suivante : Cl Cr = U V/ P

U : concentration de la créatinine dans les urines des 24h (mg/l)

V : volume des urines de 24h (ml/min).

P : concentration de la créatinine plasmatique (mg/l).

Réabsorption tubulaire

Au niveau du tubule rénal s’effectue des processus de réabsorption. Ces mécanismes Permettent de réguler la perte de certains constituants importants pour le maintien de l’homéostasie. En effet, la majeure partie des constituants de l’urine primitive filtrés par le glomérule, Est par la suite réabsorbée dans le sang. Ces éléments sont : les sels minéraux, l’eau, l’urée. Dans le tubule contourné proximal, il y a réabsorption d’environ 70% de l’eau, du glucose, Du sodium, du potassium et du chlore présents dans l’urine primitive. Au niveau du tubule contourné Distal, des mécanismes de régulation fine du sodium sont mis en jeu. Ce dernier peut être réabsorbé Par un Co-transport sodium-chlore ou par des canaux à sodium en échange de potassium. Cette réabsorption est favorisée par l’aldostérone. Cependant, le tube distal étant imperméable A l’eau, la réabsorption de l’eau se fait au niveau du tube collecteur grâce aux aquaporines régulées Par l’Hormone Anti-diurétique (ADH). Le but de la réabsorption tubulaire est l’élaboration De l’urine définitive .

Excretion des déchets

L’élimination de l’urine est le résultat final de tous les processus, qui sont succédé dans le rein et qui consiste à épurer les liquides corporels des produits de déchets endogènes et exogènes.il est bien connue que lorsque le liquide atteint l’extrémité distal du néphron ,le glucose ,les acides aminés et les métabolites seront réabsorbé dans le sang tandis que les déchets métaboliques azotés sont excrétés , tels que l’urée et la créatinine, notons que leurs accumulation devient nuisible durant l’insuffisance rénal chronique .Les reins éliminent aussi de l’organisme de nombreuses substances exogènes anioniques ou cationiques, qu’elles soient ingérées accidentellement ou prises comme médicaments.

Maintien de la constante du milieu intérieur

 Maintien d’équilibre acido-basique : ce maintien est assuré par des systèmes tampons (régulation) via les poumons et les reins ; il est essentiel car les variations de concentration en proton influencent sur l’organisme et ses fonctions enzymatiques. Leur valeur normale égale à 7.4. Le rein réabsorbe les bicarbonates (𝐻𝐶𝑂3) filtrés au niveau du tube contourné proximal environ 90% et 10% au niveau du segment ascendant de l’anse de Henlé, ensuite sécrète les protons sous forme libre ou d’une forme majoritaire sous forme d’ammonium (NH4+) ou fixé à des molécules phosphaté (𝐻2𝑃𝑂)

Homéostasie des liquides corporels : La fonction la plus importante des reins est de maintenir constants le volume, la tonicité et la composition des liquides corporels. Les reins corrigent les changements du contenu d’eau et d’électrolytes dans l’organisme, en adaptant rapidement leur excrétion urinaire et en maintenant ainsi constant leur bilan externe ; qui est la différence entre la quantité pénétrant dans l’organisme et celle qui en sort. Une excrétion urinaire diminuée accompagne un déficit de liquide ou d’électrolytes, tandis qu’un excès de liquide ou d’électrolytes en augmente l’excrétion urinaire. les reins doivent conserver étroitement le bilan externe d’eau et de divers électrolytes, comme le sodium, le potassium, les ions hydrogène et les ions divalents calcium, phosphate et magnésium.

Fonction endocrine du rein

  •  Erythropoïétine (EPO)

Les cellules interstitielles péri tubulaires du rein qui se trouvent dans le cortex rénal synthétisent une hormone appelée l’érythropoïétine lors d’une hypoxie qui stimule la production des globules rouges ; leur production diminue dans le cas d’une insuffisance rénal contribuant à l’installation d’une anémie, et donc à une supplémentation exogène en EPO.

Vitamine D

Il est important pour la croissance et la santé osseuse, cette vitamine doit être activée par le rein pour réaliser l’absorption du calcium au niveau intestinal et de l’incorporation dans l’os. Il existe deux formes de la vitamine D inactive, la vitamine 𝐷2 dans les aliments végétaux, et la vitamine𝐷3, cette dernière se trouve dans l’alimentation animale. Il est aussi synthétisé dans la peau sous l’influence UV, pour que celles-ci soient activées elles doivent subir deux métabolisations :

  • Au niveau du foie, le cholécalciférol (vit𝐷3) métabolisé en 25-hydroxy-cholécalciférol qui est toujours inactif
  • Une autre métabolisation par les cellules du tube proximal (rein) ; sous l’action d’une enzyme la «1-alpha-hydroxylase» pour donner la vitamine D (1,25- dihydroxycholécalciférol ou calcitriol) de forme active.

Physiopathologie de l’insuffisance rénale

L’insuffisance rénale est une maladie silencieuse, symptomatique seulement en phase terminale. Les causes de cette maladie sont multiples, entre autre, l’hypertension, infections ainsi que des médicaments. Cette pathologie se manifeste le plus souvent chez les personnes âgées. Il existe deux principaux types d’insuffisance rénale (IR) à savoir l’insuffisance rénale aiguë (IRA) et l’insuffisance rénale chronique (IRC). Ces deux types d’IR sont évalués après l’estimation de la filtration glomérulaire de l’individu.

Physiopathologie de l’insuffisance rénale aiguë

L’IRA survient de façon brutale. Le plus souvent après une chute transitoire de la pression artérielle. C’est  également une défaillance aiguë et brutale des fonctions rénales, qui est caractérisée par une montée brutale de l’urée ainsi qu’une chute brutale de la filtration glomérulaire qui se traduit par l’effondrement de la clairance de créatinine. Selon Zech, les mécanismes possibles par lesquels peut s’expliquer l’arrêt du débit urinaire au cours de l’insuffisance rénale aiguë sont les suivants :

  • Rétro diffusion de l’urine tubulaire c’est-à-dire la réabsorption d’un filtrat glomérulaire  au niveau du tube lésé ;
  • Blocage tubulaire par la précipitation intra-tubulaire du matériel insoluble ou par occlusion de la lumière tubulaire par œdème cellulaire ;
  • Augmentation de la pression interstitielle ;
  • Arrêt de la filtration glomérulaire par chute de la pression efficace de filtration.

Physiopathologie de l’insuffisance rénale chronique

C’est une perte irréversible des fonctions du rein. La destruction  des néphrons est progressive et irrémédiable et apparait lorsqu’il ne reste qu’un tiers de néphron en état de marche. On parle d’insuffisance rénale quand la  clairance de la créatinine est inférieure de 60 ml/min, ou lorsque l’albumine ou des cellules sont anormalement présentes dans les urines. Les stades de l’insuffisance rénale sont :

StadesDéfinitionClairance de la créatinine (ml/min/1,73m²
1Fonctions rénale normales  >= 90
2Insuffisance rénale légère  60-89
3Insuffisance rénale modérée  30-59
4Insuffisance rénale sévère  15-29
5Insuffisance rénale terminale  <15
Tableau : stade de l’insuffisance rénale

Cause de l’insuffisance rénale

  • Hypertension artérielle
  • Diabète
  • Glomérulonéphrite
  • Polykystoses
  • Pyélonéphrite
  • Uropathies et néphropathies

Facteurs de risque   de l’insuffisance rénale

Facteurs biologiques

  • L’âge: c’est un facteur de risqué important. Ceci est dû à la perte progressive des petits filtres dans les reins, mais aussi de l’apparition d’autres maladies avec l’âge qui ont des conséquences sur les reins comme l’hypertension artérielle, le diabète ou les maladies cardio-vasculaires.
  • L’hypertension artérielle : peut se compliquer en développant une insuffisance rénale appelé néphropathie hypertensive. En effet, l’hypertension avec le temps endommage. les vaisseaux du corps. ainsi l’apport sanguin au niveau des reins est diminué endommageant donc le néphron. Ce dernier n’a plus donc la capacité d’éliminer les déchets et les éléments superflus dans le sang.
  • Le diabète : l’élévation du taux de sucre dans le sang ou l’hyperglycémie, altère le fonctionnement de petits vaisseaux sanguins et le fonctionnement du rein (néphropathie). L’atteinte rénale au cours du diabète s’appelle une « néphropathie diabétique ». Elle touche essentiellement le glomérule qui, avec le tubule forment le néphron.
  • L’obésité : elle est fréquemment associe à une hypertension artérielle, a la perte anormale de protéine dans les urines et à l’insuffisance rénale progressive. L’obésité et ses effets secondaires ont un effet délétère sur le rein. Une étude publiée en 2013 montre une association entre l’obésité  présente à la puberté et un risque plus élevé de développer une insuffisance rénale chronique a l’âge de 60 ans.

.Facteurs héréditaires

  • Poly kystique rénale : c’est une maladie génétique héréditaire affectant les reins. Elle est caractérise par la formation des kystes au niveau des reins. Ce phénomène entrainera une hypertrophie des reins pouvant conduire à une insuffisance rénale. Dans le langage médical on distingue la polykystose rénale autosomique dominante qui est la forme la plus fréquente se manifestant à l’âge adulte et la polykystose autosomique récessive qui se manifeste dès l’enfance.

Facteurs lies aux médicaments

  • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : l’atteinte rénale la plus fréquente avec les AINS est l’insuffisance rénale aigue (IRA) fonctionnelle. En effet les molécules entraînant via l’inhibition de la synthèse de prostaglandine, une diminution du débit de perfusion glomérulaire. Les patients à risque d’hypovolémie, sujets âgés, poly médication (notamment prise concomitante d’inhibiteurs de l’enzyme de conversion [IEC] et d’antagoniste de récepteur de l’angiotensine 2 [ARA2]), sont particulièrement concernes. Dans de telle situation, des alternatives thérapeutiques comme le paracétamol, les antalgiques de palier 1 a3 ou éventuellement les corticoïdes sont à privilégier.
  • Les antibiotiques : En raison de leur élimination rénale  dans plus de 50% des cas, ils représentent un facteur de risque fréquent de l’IRA. Ce risque de nephrotoxicité est plus important lorsqu’il existe des facteurs de risque associes tels que l’existence d’une maladie rénale chronique (surtout de stade 3 ou plus, soit avec un débit de filtration glomérulaire [DFG] inferieur a 60 ml/min/1.73 m2) ou l’utilisation concomitante d’autres traitements nephrotoxiques (IEC ou sartans.)

.Facteurs sociaux

  • Le tabagisme : on observe un renforcement du tonus orthosympathique (effet de rétrécissement des vaisseaux artériels, augmentation de la tension artérielle) ; d’autre part, certains métaux lourd contenus dans la cigarette sont toxiques pour les tubules rénaux comme le plomb.
  • La consommation d’alcool : les boissons alcooliques augmentent la pression artérielle, ce qui favorise l’apparition de l’insuffisance rénale. En outre la consommation excessive d’alcool est néfaste pour la régénérescence tissulaire.  

Manifestation de l’insuffisance rénale

  • Appareil cardiovasculaire : Péricardite urémique (complication tardive, douleurs thoraciques) ; Cardiomyopathie ;
  • Atteinte pulmonaire : œdème pulmonaire aigue ; Hématopoïèse ;
  •  Globules rouges : anémie normochrome, normocytaire 
  • Leucocytes : pouvoir phagocytaire et chimiotactisme
  •  Appareil neuromusculaire : Troubles du sommeil ; Crampes à prédominance nocturne ; Encéphalopathie urémique ; Accident vasculaire cérébraux.
  •  Tractus gastro-intestinal : Nausées ; vomissements ; anorexie favorisant la dénutrition ; Haleine ammoniacale, mauvais goût dans la bouche  Hémorragie digestive.
  • Système endocrinien : Troubles de la sphère sexuelle ; Perturbation de fonction thyroïdienne.
  •  Système rénal : Protéinurie ;  Hématurie ; Nycturie.

Prévention de l’insuffisance rénale

Prévention primaire : On définit la prévention primaire par le fait d’éviter le développement des maladies rénales par :

  • Traitement étiologique spécifique : contrôle effectif des conditions pathologiques à risque d’atteinte rénale (HTA, diabète).
  • Traitement précoce des maladies héréditaires accessibles à un traitement palliatif.
  • Traitement des néphropathies glomérulaires primitives ou secondaires à une maladie systémique.
  • Traitement des Uropathies (acquises ou congénitales). .

Elle fait appel à des mesures de prévention individuelle (hygiène corporelle, alimentation…) et/ou collective (distribution d’eau potable, vaccination…)

  • Prévention secondaire : définit par le dépistage précoce de la maladie et le ralentissement de sa progression en réduisant la durée d’évolution.
  • Prévention tertiaire : actes destinés à diminuer la prévalence des incapacités chroniques ou des récidives dans la population, donc à réduire les invalidités fonctionnelles dues à la maladie. Prévenir les atteintes cardiovasculaires (mesures communes de cardioprotection) :
  • Contrôle des facteurs de risque classique (Augmenter l’activité physique et limiter la sédentarité ; Diminuer sa surcharge pondérale, éviter la consommation d’alcool)
  • Contrôle des facteurs de risque propres à l’urémie.
  • Prévention de la surcharge hydro-sodée (réduction de la consommation de sel).

Traitement de l’insuffisance rénale

En   cas d’insuffisance rénale terminale, deux options thérapeutiques peuvent être envisageable: la dialyse et la transplantation rénale.

La dialyse

C’est une technique médicale, qui permet d’assurer artificiellement les fonctions d’épuration du sang. Nous distinguons deux types de dialyse : l’hémodialyse et la dialyse péritonéale.

L’hémodialyse ou rein artificiel : il correspond à la filtration du sang du patient au travers d’une membrane artificielle, intégré dans une machine de dialyse (dialyseur).pour cette technique un abord vasculaire particulier est nécessaire, la fistule arterio–veineuse. Apres ponction du sang à partir de la fistule arterio-veineuse, le sang du patient passe dans le circuit extracorporel et dans le dialyseur. Une fois épuré, il retourne dans la circulation sanguine, à nouveau via la fistule arterio-veineuse. Pendant la dialyse, un traitement anticoagulant (le plus souvent l’héparine) est administre pour éviter la formation de caillot sanguin dans le dialyseur. En pratique, trois à quatre séances d’hémodialyse sont nécessaires raison de 4 à 5 heures par séance.

  • La dialyse péritonéale quant à elle repose sur la capacité de filtration naturelle du péritoine, une membrane a deux feuillets qui tapissent la  cavité abdominale et entoure l’ensemble des organes qui s’y trouvent. Cette technique nécessite un abord péritonéal. Au cours d’une intervention chirurgicale, un cathéter est introduit dans la cavité péritonéale, sous anesthésie générale ou locale. L’extrémité du cathéter sort du ventre et s’adapte sur une tubulure adaptée pour chaque séance de dialyse. Dans ce cathéter, on introduit un liquide de dialyse appelé « dialysat » contenu dans les poches plastiques stériles que l’on adapte à la tubulure. Les échanges entre le sang et le dialysat permettent d’éliminer les déchets et l’eau en excès. En quelques heures, ce dialysat est sature raison pour laquelle il faut renouveler régulièrement le liquide contenu dans la cavité péritonéale. Le remplissage et la vidange du dialysat peuvent se faire de plusieurs manières : de façon manuelle a raison de 4 fois par jour, 7 jours sur 7 (dialyse péritonéale continu ambulatoire ou DPCA) ; soit automatisée à l’aide d’un générateur (dialyse péritonéale automatisée ou DPA).

Références

(1) Insuffisance rénale : symptômes, stades et traitements | Elsan. https://www.elsan.care/fr/pathologie-et-traitement/maladie-urinaire/insuffisance-renale-traitements.

(2) Insuffisance rénale : les symptômes, causes et traitements. https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=insuffisance_renale_pm.

(3) Maladie rénale chronique et insuffisance rénale chronique – ameli. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/maladie-renale-chronique/comprendre-maladie-renale-chronique.

Mémoire de BTS santé au Cameroun (2024). Besoin éducationnel des personnes âgées de 30 ans et plus sur les facteurs de risque de l’insuffisance rénale de MEKOMGNO FOTIE Vianney Claire

Auteurs/autrices

Une réponse

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *