Le goitre

Le goitre est une augmentation anormale de la taille de la glande thyroïde, située à la base du cou. Cela peut être dû à diverses causes, notamment des carences en iode ou des troubles thyroïdiens.

Organe

L’organe responsable du goitre est la glande thyroïde. Cette glande, située à la base du cou, produit des hormones thyroïdiennes qui régulent le métabolisme, la croissance et le développement. Le goitre se produit lorsque la thyroïde devient anormalement agrandie, souvent en réponse à des déséquilibres hormonaux, des carences en iode ou d’autres conditions médicales.

Cet organe est aussi responsable de l’hyperthyroïdie. Cette glande produit des hormones thyroïdiennes (principalement la thyroxine ou T4 et la triiodothyronine ou T3) qui régulent le métabolisme corporel, la croissance et le développement. L’hyperthyroïdie se produit lorsque la glande thyroïde produit et libère trop d’hormones thyroïdiennes dans le sang, entraînant une accélération excessive du métabolisme et divers symptômes associés.

Description du goitre

Le mécanisme de formation du goitre est souvent lié à des déséquilibres dans la production d’hormones thyroïdiennes. Lorsque la glande thyroïde ne produit pas suffisamment d’hormones (hypothyroïdie) en raison d’une carence en iode ou d’autres facteurs, l’hypophyse sécrète une hormone appelée TSH (thyroïdostimuline) pour stimuler la thyroïde à produire plus d’hormones. Cela peut entraîner une hypertrophie de la thyroïde pour répondre à la demande accrue d’hormones thyroïdiennes, ce qui conduit à la formation d’un goitre. De même, une surproduction d’hormones thyroïdiennes (hyperthyroïdie) peut également provoquer un goitre en raison de la stimulation excessive de la thyroïde par la TSH. Dans certains cas, des inflammations, des tumeurs ou des nodules thyroïdiens peuvent également contribuer à la formation du goitre.

En outre, le goitre résulte de l’accumulation de thyronine due à une fixation insuffisante d’iode par la thyroïde. Cette accumulation entraîne un gonflement de la glande thyroïde. Le goitre peut comprimer le pharynx, la trachée et le larynx, provoquant des difficultés à avaler, à respirer et altérant la voix. La scintigraphie aide à évaluer la composition du goitre et son impact sur les hormones thyroïdiennes.

Types de goitre

Il existe plusieurs types de goitre, qui peuvent être classés en fonction de leur cause, de leur taille et de leurs caractéristiques histologiques.

Goitre simple ou colloïdal : C’est le type le plus courant de goitre, caractérisé par une hypertrophie uniforme de la glande thyroïde sans inflammation ni nodules. Il est généralement associé à une carence en iode ou à des déséquilibres hormonaux.
Goitre multinodulaire : Ce type de goitre se caractérise par la présence de multiples nodules ou kystes dans la glande thyroïde. Ces nodules peuvent être bénins ou malins et peuvent entraîner une augmentation irrégulière de la taille de la thyroïde.
Goitre toxique ou nodulaire toxique : Il s’agit d’un type de goitre multinodulaire dans lequel certains nodules produisent de manière autonome des quantités excessives d’hormones thyroïdiennes, entraînant une hyperthyroïdie.
Goitre sporadique vs. familial : Les goitres sporadiques surviennent de manière isolée chez un individu, tandis que les goitres familiaux peuvent être hérités et se produire chez plusieurs membres d’une même famille en raison de mutations génétiques spécifiques.
Thyroïdite : Ce terme désigne l’inflammation de la glande thyroïde, qui peut être causée par des infections, des troubles auto-immuns ou d’autres facteurs. La thyroïdite peut entraîner un goitre douloureux et une altération de la fonction thyroïdienne.
Goitre endémique : Ce type de goitre est associé à une carence en iode dans l’alimentation et est plus fréquent dans les régions où le sol est pauvre en iode. Il peut affecter de grandes populations dans les zones géographiques spécifiques.

Cause du goitre

Les causes du goitre sont variées :

Carence en iode : L’iode est essentiel à la production d’hormones thyroïdiennes. Une carence en iode peut entraîner une hypertrophie de la thyroïde pour compenser la production insuffisante d’hormones.
Troubles auto-immuns : Les maladies auto-immunes telles que la thyroïdite de Hashimoto ou la maladie de Basedow peuvent provoquer une inflammation de la thyroïde, entraînant un goitre.
Hypothyroïdie : Une production insuffisante d’hormones thyroïdiennes peut stimuler la glande thyroïde à croître pour compenser, conduisant à un goitre.
Hyperthyroïdie : Une surproduction d’hormones thyroïdiennes peut également causer un goitre.
Tumeurs : Des nodules thyroïdiens ou des tumeurs peuvent entraîner une croissance anormale de la thyroïde.
Inflammation : Les infections ou d’autres conditions inflammatoires de la thyroïde peuvent également contribuer à la formation d’un goitre.
Facteurs génétiques : Des prédispositions génétiques peuvent également jouer un rôle dans le développement du goitre.

Symptômes du goitre

Les symptômes du goitre peuvent varier en fonction de sa taille, de sa cause et de sa localisation.

Gonflement visible dans le cou : Le symptôme le plus évident du goitre est souvent un gonflement ou une bosse visible dans la région du cou, à la base de la gorge.
Difficulté à avaler (dysphagie) : Un goitre de grande taille peut comprimer l’œsophage, entraînant des difficultés à avaler les aliments solides ou liquides.
Gêne respiratoire : Un goitre volumineux peut comprimer la trachée, provoquant une sensation de constriction dans la gorge et des difficultés respiratoires, en particulier en position couchée.
Modification de la voix : Un goitre peut exercer une pression sur le larynx, entraînant une modification de la voix, telle qu’une voix rauque ou enrouée.
Toux persistante : Une compression de la trachée par un goitre peut provoquer une toux persistante, surtout en position couchée.
Difficulté à respirer (dyspnée) : Les goitres de grande taille peuvent entraîner une gêne respiratoire, en particulier lors d’efforts physiques.
Sensation de serrement dans la gorge : Certains patients peuvent ressentir une sensation de pression ou de serrement dans la gorge due à la présence du goitre.

Traitement du goitre

Le traitement du goitre dépend de plusieurs facteurs, notamment la taille du goitre, la présence de symptômes, la cause sous-jacente et la présence de complications.

Supplémentation en iode : Si le goitre est causé par une carence en iode, des suppléments d’iode peuvent être prescrits pour corriger la carence et réduire la taille du goitre.
Thérapie hormonale : Dans certains cas, notamment en cas d’hypothyroïdie ou d’hyperthyroïdie associées au goitre, des médicaments hormonaux peuvent être prescrits pour réguler la fonction thyroïdienne et réduire la taille du goitre.
Chirurgie : Pour les goitres de grande taille, les goitres toxiques, les goitres compressifs ou les goitres associés à des nodules suspects, une intervention chirurgicale peut être recommandée pour enlever tout ou partie de la glande thyroïde (thyroïdectomie).
Traitement à l’iode radioactif : Dans les cas de goitres toxiques ou de nodules thyroïdiens autonomes, un traitement à l’iode radioactif peut être utilisé pour détruire sélectivement les cellules thyroïdiennes hyperactives et réduire la taille du goitre.
Surveillance et suivi médical : Pour les petits goitres asymptomatiques ou non toxiques, une surveillance régulière par un professionnel de la santé peut être recommandée pour surveiller la taille du goitre et détecter tout changement ou complication éventuelle.

Le choix du traitement dépendra de la gravité du goitre, de la présence de symptômes, de la fonction thyroïdienne, des préférences du patient et d’autres facteurs. Quelques médicaments couramment utilisés dans le traitement du goitre :

Levothyroxine : C’est une hormone thyroïdienne synthétique utilisée pour traiter l’hypothyroïdie, souvent associée à un goitre causé par une carence en iode ou d’autres troubles thyroïdiens.
Méthimazole : Ce médicament antithyroïdien est utilisé pour traiter l’hyperthyroïdie, en particulier dans les cas de goitre toxique ou de maladies auto-immunes de la thyroïde telles que la maladie de Basedow.
Propylthiouracile (PTU) : Comme le méthimazole, le PTU est un médicament antithyroïdien utilisé pour traiter l’hyperthyroïdie et réguler la fonction thyroïdienne dans les cas de goitre toxique ou de maladies auto-immunes.
Iode radioactif : Dans les cas de goitre toxique ou de nodules thyroïdiens autonomes, un traitement à l’iode radioactif peut être utilisé pour détruire sélectivement les cellules thyroïdiennes hyperactives et réduire la taille du goitre.
Suppléments d’iode : Dans les cas de goitre causé par une carence en iode, des suppléments d’iode peuvent être prescrits pour corriger la carence et réduire la taille du goitre.
Corticostéroïdes : Dans les cas de goitre inflammatoire ou associé à des maladies auto-immunes de la thyroïde, des corticostéroïdes peuvent être prescrits pour réduire l’inflammation et les symptômes associés.

Les plantes médicinales utilisées

Certaines plantes médicinales peuvent être utilisées comme compléments ou en soutien dans le traitement du goitre, mais leur efficacité n’est pas toujours scientifiquement prouvée. Voici quelques exemples :

Le varech (Fucus vesiculosus) : Cette algue marine est riche en iode et peut être utilisée pour traiter les goitres causés par une carence en iode. Cependant, son utilisation doit être prudente car un excès d’iode peut également aggraver certains types de goitre.
La racine de réglisse (Glycyrrhiza glabra) : La réglisse est traditionnellement utilisée pour soutenir la fonction thyroïdienne et peut être bénéfique dans les cas de goitre associés à des troubles auto-immuns.
Le guggul (Commiphora mukul) : Cette plante indienne est utilisée en médecine ayurvédique pour traiter divers troubles, y compris les affections thyroïdiennes.
La racine de pissenlit (Taraxacum officinale) : Le pissenlit est connu pour ses propriétés diurétiques et détoxifiantes, ce qui peut aider à soutenir la santé thyroïdienne.
Le millepertuis (Hypericum perforatum) : Cette plante est parfois utilisée pour réguler les déséquilibres hormonaux et peut être bénéfique dans les cas de goitre associés à des fluctuations hormonales.

Prévention du goitre

Apport suffisant en iode : Assurez-vous de consommer suffisamment d’iode dans votre alimentation, en incluant des aliments riches en iode comme les fruits de mer, les produits laitiers et les légumes verts.
Utilisation de sel iodé : Utilisez du sel iodé dans votre alimentation, en particulier si vous vivez dans une région où le sol est pauvre en iode.
Évitez les substances qui peuvent interférer avec l’iode : Certains aliments ou substances, comme le chou-fleur, le brocoli, le soja et le tabac, peuvent interférer avec l’absorption de l’iode. Limitez leur consommation si vous êtes à risque de carence en iode.
Consultation médicale : Si vous ressentez des symptômes de troubles thyroïdiens ou si vous avez des antécédents familiaux de goitre, consultez un professionnel de la santé pour un dépistage et un suivi régulier.

Complications du goitre

Compression des organes voisins : ils de grande taille peuvent comprimer le pharynx, la trachée et l’œsophage, entraînant des difficultés à avaler, à respirer et des problèmes vocaux.
Déséquilibres hormonaux : ils peuvent perturber la production d’hormones thyroïdiennes, entraînant des symptômes d’hypothyroïdie ou d’hyperthyroïdie.
Formation de nodules thyroïdiens : Les goitres peuvent être associés à la formation de nodules thyroïdiens, certains pouvant être bénins mais d’autres peuvent être cancéreux.
Compression vasculaire : Dans les cas graves, les goitres peuvent comprimer les vaisseaux sanguins du cou, entraînant des problèmes de circulation sanguine.
Goitre toxique : Certains peuvent devenir « toxiques », produisant trop d’hormones thyroïdiennes et entraînant des complications graves comme la crise thyroïdienne.